L’albatros

23 08 2009

L’Albatros est un oiseau d’une envergure de 3,60 mètres qui loge dans l’hémisphère sud, au large de l’Atlantique. Les Albatros sont des animaux solitaires qui passent le plus clair de leur temps en mer. Mais quand il est question de faire des rencontres et de se reproduire, ça se passe toujours sur la terre ferme. C’est donc en début décembre que les albatros arrivent par dizaine sur l’archipel de Crozet, une de leurs destinations lorsqu’il s’agit de poser patte à terre. Cet atterrissage est parfois bien chaotique pour les jeunes qui se posent pour la première fois depuis leur envol de cet archipel, où ils sont nés il y a 5 à 7 ans.

L'Albatros

Pour ces jeunes inexpérimentés, l’accouplement n’aura pas lieu cette année, ce qui ne les empêche pas de repérer leur future conquête. Pour se faire, le mâle se dandine autour de la femelle, étend ses ailes et lance des coups de trompettes vers le ciel. Quant à la femelle, elle se contente de caqueter. Mais au bout de deux semaines, le couple encore trop jeune se sépare et chacun repart en mer, se donnant rendez-vous l’année prochaine. C’est donc un an plus tard que nous retrouvons, sur la même île, le même couple répétant figures et parades tout en apprenant le chant de ralliement de leur couple et en construisant plusieurs nids.

Après multiples lissages de plumes et frottages de becs, leur parade nuptiale devient de plus en plus harmonieuse. Et ce n’est après trois à quatre ans d’entrainement intensif que le couple se retrouve sur la même île, exécute une danse sans défaut et s’accouple. Suite à cet évènement, la femelle part se nourrir en mer tandis que le mâle l’attend sur leur nid. Ce n’est que début janvier que la femelle réapparait. Elle s’installe alors dans le nid pour pondre son seul œuf pesant alors environ 450 grammes. Le mâle, qui lui a laissé la place, en profite pour aller se nourrir en mer. L’œuf est ainsi couvé à tour de rôle. Celui qui est chargé de couver l’œuf s’abstient de boire et de manger pendant une période de 10 à 30 jours.

Quant à celui qui va s’approvisionner en mer, il effectue une boucle de 5000 à 7000 kilomètres puis retourne au  nid. Et c’est après 80 jours de couvaison qu’en Mars, le poussin perce sa coquille. À son éclosion, il est couvert d’un épais duvet qui le protège du froid glacial de l’automne austral. Durant 40 jours ses parents se relaient pour continuer à le couver puis peu à peu ils le laisseront seul dans le nid. Pour nourrir leur poussin, les parents vont pêcher en mer. D’où ils lui ramènent poissons, calamars et charognes flottantes. Ils rentrent ainsi tous les dix jours et nourrissent leur petit affamé en lui donnant, dans le bec, une bouille grasse qu’ils régurgitent.

Le jeune qui a maintenant sept mois mue et acquiert de vraies plumes, brunes et solides qui viennent remplacer son duvet provisoire. Avant de prendre son envol, le jeune s’entraine et exerce ses ailes durant un mois. Puis, il part seul, en mer, pendant 5 à 7 ans. Suite à cette période, il reviendra sur la même île et reproduira la même histoire que ses parents. Quand il prend son envol, ses parents se séparent pour rejoindre respectivement leur lieu de nourrissage se trouvant parfois à des milliers de kilomètres où ils vogueront pendant un an pour se retrouver chaque année sur la même île. Ils resteront ainsi fidèles les 50 ans de leur existence.

L'Albatros

Pour décoller, l’albatros se positionne face au vent qui va l’aider à se soulever et court en donnant des petits coups avec ses ailes tendues. Pour se maintenir en vol près de la surface de l’eau, il se sert des courants d’air qui sont créés par les vagues. Et, quand il souhaite se poser, que ce soit sur le sol ou sur l’eau, il tend ses pattes en avant et pique du bec. Même si l’Albatros ne passe que 5% de son temps en mer, ça ne l’empêche pas de se reposer, pour cela il se pose sur l’eau afin de pouvoir se laver ou dormir. En un mois, un grand albatros parcourt 15 000 kilomètres soit la distance France Australie. Pour mener une vie aux conditions si extrêmes, l’Albatros est bien équipé, nous allons donc l’observer d’un peu plus près.

Tout d’abord, il possède de très grandes ailes qu’il peut bloquer sans effort et modifier la position pour s’adapter à toutes les situations. Et, grâce à leur impressionnante longueur, il prend appui sur l’air et peut ainsi planer des heures sans donner un seul coup d’aile. Pendent ces périodes, son cœur bat aussi lentement que s’il était au repos. Il dépense alors peu d’énergie et ne perd que 1% de son poids en parcourant 1 000 kilomètres. Les plumes de ses ailes se renouvellent tout au long de l’année pour lui permettre de voler en toute saison.

Pour ne pas absorber le sel qu’il prend en même temps que ses proies, ses narines situées de part et d’autre de son bec, sont munies de glandes qui expulsent l’excès de sel. Son long bec de 18 cm lui permet de saisir toutes ses proies et d’avaler jusqu’à deux kilos de nourriture par jour et ses yeux perçants lui donnent la possibilité de repérer ses proies à 10 mètres au dessus de l’eau. En espérant que vous aurez trouvé toutes les informations que vous cherchez sur ce grand oiseau à l’élégance naturelle. 

Amélie


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