La Vie Animale

Peuplant l’eau chaude de la mer rouge, les dauphins à long bec vivent en groupe d’une soixantaine d’individus. Ils ne sont pas farouches et approchent facilement les quelques plongeurs qui s’aventurent à leur rencontre. En observant ces curieux mammifères, nous avons l’étrange impression de les voir danser, exécuter des ballets marins à leur façon. Et, c’est au cours de ces danses que mâles et femelles échangent quelques caresses puis se placent ventre contre ventre pour s’accoupler.

Généralement la femelle se place plutôt au dessus du mâle. Cela dure moins de vingt secondes. Puis, chaque membre du couple s’éloigne et change rapidement de partenaire avec lequel il s’accouplera, et ainsi de suite. Suite à la fécondation, un seul petit se développe dans le ventre de la femelle durant à peu près onze mois. Mais à partir du cinquième mois, la femelle se met à l’écart du groupe jusqu’à la mise à bas. Durant cette période, elle se fait aider et assister par une ou plusieurs femelles qui ont provisoirement laissé le groupe pour suivre la femelle en gestation.

Leur rôle étant de l’escorter et de la protéger. Sentant la naissance proche, la femelle se rend en eau peu profonde (sachant que la profondeur maximale qu’un dauphin peut atteindre pour pêcher est de 250 mètres, mais il s’aventure rarement trop profond). Le petit sort, la queue la première, ce qui l’empêche de s’asphyxier, car tant que sa tête est en dehors de l’eau, il n’a pas besoin de respirer. La naissance est rapide et ne dure que quelques minutes. Suite à la naissance, la jeune maman rejoint le groupe avec sa progéniture, suivis de près par « les marraines » qui, respectant leur rôle, ne les ont pas quittés d’une semelle.

Pour le moment, le petit reste constamment sous la protection d’un adulte, mais ça ne l’empêche pas de faire la connaissance des autres dauphins du groupe qui lui apprennent à chasser, à communiquer, à faire des pirouettes et bien d’autres choses… En ce qui concerne l’allaitement, les dauphins ne peuvent pas téter, car ils ne possèdent pas de lèvres. Le petit forme donc une gouttière avec sa langue pour recueillir le lait sortant des mamelles de sa mère. Pour protéger son petit, la femelle se place au dessus de lui. Et si le jeune s’échappe, sa mère a tôt fait de le rattraper et de lui donner quelques coups de bec ou de nageoire en guise de punition exemplaire.

Quand il n’aura plus besoin des soins de sa mère, le jeune intégrera le groupe en tant qu’adulte et sa mère aura d’autres petits. Sauts arqués, claques, vrilles… Tant de figures gracieuses exercées par les dauphins. N’ayant pas pour but le plaisir des yeux, mais une signification bien précise pour le groupe. Prenons le lever de bec, quand un ou plusieurs dauphins d’un groupe se déplacent, gardant le bec dressé à la verticale durant cinq à sept secondes, c’est le signe que le groupe entre ou sort d’une période de repos et qu’il est calme. Le saut arqué, quant à lui, aide le groupe à se déplacer rapidement.

Pour ce faire, chaque dauphin exerce des bonds en arc de cercle ce qui les incite à nager plus vite, ils prennent alors plus de vitesse dans l’air. On peut observer alors des groupes de dauphins bondissant à travers les flots. Les claques qui s’expliquent par le simple fait que les dauphins, après avoir à moitié émergé, se laissent retomber en battant l’eau grâce à leur corps, leur dos ou leurs flancs. Ce qui produit alors un bruit portant très loin et des éclaboussures se dirigeant dans la même direction que leur déplacement. Pour finir, les dauphins à long bec exercent souvent des vrilles, tourbillonnant plusieurs fois sur eux même hors de l’eau verticalement ou horizontalement pour, semble t-il, transmettre un message encore méconnu des hommes.

Avant de retomber dans l’eau, un de ces dauphins peut exercer jusqu’à sept tours ! Mais il arrive aussi aux dauphins d’effectuer des sauts entièrement verticaux pouvant atteindre une hauteur de sept mètres. Un groupe de dauphins avance à une vitesse habituelle de 10 kilomètres-heure, mais il peut aussi atteindre 38 kilomètres-heure. Pour chasser, que ce soit de nuit ou de jour, les dauphins sortent généralement de leur lagon et vont s’aventurer en haute mer. Pour détecter la position exacte de leurs proies, ils émettent des ondes dirigées vers l’avant. Elles butent sur les proies et reviennent. Ce qui leur permet de les localiser.

Ils se nourrissent essentiellement de calamars, mais aussi de quelques autres animaux aquatiques. Le dauphin arrive à repérer les calamars bien qu’ils soient constitués de 90% d’eau. Voyons maintenant la physionomie du dauphin. Tout d’abord, mâle et femelle sont difficiles à distinguer, car ils possèdent peu de différences. Le dauphin possède : une nageoire dorsale qui sert à le stabiliser pendant sa nage, deux nageoires pectorales qui lui servent de gouvernail en lui permettant de modifier sa trajectoire et une nageoire caudale qui est large, horizontale et à la fois souple et rigide et qui sert à le propulser.

Au dessus de son front, étant un peu bombé chez les dauphins à bec long et qui contient une boule de graisse appelée melon servant d’ailleurs à produire les ondes utiles à la chasse, le dauphin possède un évent qui est en fait une grande narine qui se ferme par un muscle lorsque le dauphin est sous l’eau et qui s’ouvre à la surface pour qu’il puisse remplir ses poumons d’air. Ses yeux lui permettent de voir ses proies à une distance de vingt mètres. Son bec appelé rostre est formé des mâchoires inférieure et supérieure.

Il mesure plus de vingt centimètres. Ce long bec possède 45 à 62 paires de dents sur chaque mâchoire qui lui servent à saisir ses proies glissantes, mais il ne mâche pas sa nourriture. Le dauphin possède une peau lisse qui glisse bien dans l’eau et qui réduit les tourbillons du courant freinant la nage. Son ventre est clair et son dos foncé, ce qui lui offre un bon camouflage vis-à-vis des prédateurs et de ses proies : vu de dessous il est clair comme la lumière du jour et vu de dessus il est sombre comme les profondeurs.

Amélie