Le fou de Bassan

18 07 2009

Le fou de Bassan tient son nom « Bassan » d’un îlot écossais : Bass Rock où une colonie de ces drôles d’oiseaux est installée depuis des siècles. Ils sont aussi surnommés fous à cause de leurs nombreuses acrobaties et de leurs plongeons vertigineux.Ces oiseaux n’étant pas à l’aise sur terre, vivent à la surface de l’océan qu’ils survolent inlassablement. Ils ne rejoignent la côte qu’au moment de la nidification. On les trouve principalement dans l’Atlantique nord, au Maroc, en Guinée et dans le golfe du Mexique. Le fou de Bassan mesure 90 cm de long, 1,65 à 1,80 mètre d’envergure et pèse entre 2 et 4 kilos.

Le fou de Bassan

Ces oiseaux vivent une quinzaine d’années et se répartissent en colonies. Ils survolent l’océan grâce à leurs grandes ailes effilées, tantôt très haut, tantôt au ras des vagues, en suivant leurs ondulations. Les colonies peuvent ainsi former des rangs de plusieurs dizaines de fous. Ils se nourrissent de poissons, essentiellement vivants lorsqu’ils les capturent eux-mêmes, mais ils peuvent aussi se contenter de carcasses rejetées à l’eau. Leur pêche peut les entrainer à 600 kilomètres de leur colonie et peut parfois durer 13 heures. Ils repèrent les poissons au cours de leur vol, jusqu’à une altitude de 50 mètres.

Pour ne pas être contraints de baisser la tête en permanence, leurs yeux sont naturellement tournés vers l’avant et vers le bas. Par contre pour regarder devant eux, ils doivent lever la tête. Une fois sa proie choisie, le fou de Bassan plonge, se laissant tomber d’une hauteur de 10 à 40 mètres. Il ferme peu à peu ses ailes pour accélérer sa chute et, avant de percuter l’eau à une vitesse de 90 km/h, il les tend vers l’arrière, dans son prolongement. Après avoir atteint dix mètres de profondeur, il remonte à l’aide de ses pattes palmées en interceptant au passage le poisson de son choix. Il le capture ainsi par dessous.

Son temps de plongée varie entre cinq et vingt secondes. Il s’attaque généralement aux espèces qui vivent en bancs importants dans les eaux superficielles. Il se nourrit ainsi de harengs, de morues, de lieux noirs, de merlans… Le pelage des Fous de Bassan est imperméable, ce qui leur permet de plonger dans l’eau sans danger, car, s’ils ne possédaient pas ce plumage, ils seraient tués par la froideur de l’océan. Les fous de Bassan obtiennent leur majorité sexuelle entre l’âge de 4 et 6 ans. De janvier-février à octobre se tient la saison des amours. Dès la fin de l’hiver, les mâles rejoignent les premiers le site de nidification de l’année passée et entreprennent de restaurer leur ancien nid.

Le fou de Bassan

Le nid est fait par un enchevêtrement d’algues et de plumes tenues par de la terre ou des fientes. Peu après, les femelles rejoignent le site et les couples, fidèles pour la vie, se reforment. Le mâle indique à sa compagne le nid choisi en le pointant du bec. Une impressionnante parade nuptiale commence alors jusqu’à ce que la femelle cède enfin. Elle pond un unique œuf, bleu pâle, qui sera couvé par les deux parents durant quarante-quatre jours. Ils se relaieront constamment, ne laissant jamais l’œuf seul. Le mâle assurera une garde de vingt-deux heures tandis que sa compagne couvera l’œuf durant dix-neuf heures d’affilée.

Comme les larges palmures du fou de Bassan sont richement irriguées de sang, elles constituent une parfaite couveuse pour l’œuf. Les nombreux nids de toute la colonie sont très rapprochés les uns des autres, n’étant séparés que par 60 à 80 centimètres. Le plumage du nouveau-né n’est pas blanc comme celui de ses parents, mais brun tacheté de blanc. Cette distinction évite que les adultes confondent leur progéniture avec des rivaux potentiels évitant ainsi tous risques d’agression. Le petit est élevé au nid durant une petite centaine de jours, puis il prendra son indépendance. Actuellement, l’espèce est protégée. Malgré cette mesure, des jeunes sont encore capturés, les colonies souffrent de la pollution due aux hydrocarbures et certains périssent dans les filets dérivants des chalutiers.

Lors des marées noires, les fous de Bassan, prisonniers du mazout, ont besoin d’une intervention urgente pour ne pas avaler de pétrole en lissant leurs plumes. Il faut donc rapidement les laver grâce à un détergent doux et une eau à 40 °. Puis les garder une semaine en les nourrissant d’un kilo de poisson par jour pour qu’ils reprennent des forces. La priorité étant aussi que leur pelage reste imperméable pour que l’on puisse leur rendre leur liberté sans danger pour leur survie. À l’heure d’aujourd’hui, 210 000 couples sont recensés.

Amélie


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